Voici les principaux critères permettant d’estimer la valeur d’une action :
– Le tirage
– Le secteur d’activité
– L’état de conservation
– Le graphisme
– La date d’émission
1 ) Le tirage
C’est un des principaux critères – Contrairement aux monnaies, il est plus facile d’avoir une idée de l’état de rareté d’une action ou d’une obligation.
En effet, la quantité d’actions émises est quasiment toujours indiquée, généralement dans le cadre supérieur du document, là où figurent le lieu et la date d’émission.
La plupart des actions françaises, émises au XXieme siecle, valent entre quelques centimes d’euros et 2 euros pièce au maximum, si leur graphisme ou leur histoire sont courants et si le nombre d’exemplaires est élevé.
On considère qu’une action, un emprunt ou une obligation, qui a été émise à moins de
3 000 exemplaires, est assez rare à très rare. L’estimation en sera bien sûr plus élevée…
Bien sûr il existe certaines actions rares avec un tirage élevé (lors d’un retrait massif d’actions par exemple) mais c’est globalement peu fréquent.
PS : si vous vendez un lot d’actions identiques, sa valeur sera beaucoup moins élevée qu’une action à l’unité. En effet à la revente il est plus difficile de vendre 10 ou 20 actions similaires au même acheteur. Vendre chaque action à l’unité, c’est souvent de l’épicerie !
Chaque action est numérotée. Un peu comme pour les billets de banque, les actions bénéficiant de numéros de série bas (de 1 à 50 par exemple) possèdent une cote généralement supérieure, même si, finalement, elles sont rigoureusement identiques aux autres.
A noter, la mention « part du bénéficiaire » est parfois signe d’une valeur supplémentaire liée aux premiers titres d’une série, accordés aux actionnaires prioritaires
2 ) Le secteur d’activité ou la société
A graphisme, rareté et conservation équivalents, toutes les actions anciennes n’ont pas la même cote. Certaines sociétés, et de manière générale certains secteurs d’activités
(souvent de prestige) sont plus recherchés par les collectionneurs que d’autres.
Voici (à titre indicatif bien sûr) des exemples de domaines d’activité les plus recherchés :
– L’automobile et en particulier les actions Citröen,
Renault, Bellanger… Très recherchées par les
collectionneurs (surtout les grandes marques)
– Les produits de Luxe et les parfums
(valeur forte pour les actions encore existantes)
– Les religions et la Franc-Maçonnerie
– Certains commerces type casinos, théatres anciens et commerces de loisirs
– Les titres étonnants ou cocasses, chinés notamment par Alain Boilay, animateur du club scripophile A.C.T.I.F, comme la Société pour les bains chauds en Seine à Paris ou l’action de jouissance du chemin de fer du bois de Boulogne !
– La navigation maritime et fluviale et l’aéronautique, les mines d’or
– Les emprunts d’état (plutôt étrangers que français) dont certains ont une valeur spéculative, et le secteur bancaire de manière générale
Quels sont les secteurs d’activité les moins recherchés ?
Les sociétés obscures et disparues, dans les secteurs d’activité du commerce, des trains, de l’industrie, des mines de fer, charbon – les actions anciennes dans le secteur de la métallurgie ou des trains / tramways n’ont en général pas la cote.
Si leur graphisme est standard et leur tirage élevé, ce type de titres est typiquement ce que l’on peut trouver en lot dans les vide-greniers à quelques centimes d’euro pièce.
A noter : les actions étrangères (hors emprunts d’état et actions remarquables) sont souvent moins recherchées que les françaises, certains collectionneurs se concentrant sur les sociétés de leur ville ou de leur région.
3 ) L’Etat de conservation
Comme pour de nombreuses collections, l’état de conservation des actions est très important. On peut distinguer plusieurs cas de figure :
-Les actions déchirées – elles ont généralement une valeur très faible pour les collectionneurs
-Les actions légèrement tâchées, froissées ou pliées, mais non déchirées
-Les actions en bon état mais pliées (en général au milieu)
-Les actions non pliées, intactes et dans un état quasi-neuf.
La valeur d’une action varie le plus souvent dans un ratio entre 1 à 3 (selon cette classification). Cette amplitude est très inférieure à celle que l’on retrouve dans les billets de banque (de 1 à 10), ou dans la monnaie en général.
Les actions ayant en général assez peu circulé, l’état de conservation n’est donc pas l’élément principal de leur valorisation, sous réserve qu’elles ne soient pas déchirées ou froissées.
La Présence des coupons : est-ce qu’une action a moins de valeur si elle n’a pas tous ces coupons ?
Il est important de noter qu’en scripophilie, le document n’a pas besoin d’être complet pour avoir une cote maximum.
Il est normal que les actions soient incomplètes lorsque les coupons ont été détachés année après année.
La présence des coupons (situés en bas ou à droite du document), n’a donc pas d’impact notable sur sa valeur, sauf si toute la page de coupons a été entièrement découpée, pour encadrer une action notamment. Une exception : pour certains emprunts étrangers de valeur la présence d’au moins une partie des coupons est généralement demandée par les acheteurs
4 ) Le graphisme d’une action
Parmi les millions d’actions émises entre les années 1920 et les années 1940, il faut reconnaitre que peu d’entre elles bénéficient de qualités artistiques extraordinaires. En général une société qui émettait des titres privilégiait la clarté des informations plutôt que les critères artistiques.
Certaines sociétés ont cependant édité de véritables œuvres d’art, en ajoutant aux éléments juridiques, des tableaux représentatifs de leurs produits ou de leur région d’origine. De célèbres illustrateurs tels que MUCHA, CATENACCI, BRAUER ou BOMBLE ont signé de très beaux titres dans différents secteurs.
Ces documents ont une valeur intrinsèque en moyenne 5 à 10 fois supérieure, voire plus, aux actions classiques à l’argus des actions.
5 ) La date d’émission
Pour toutes les actions émises au XXème siècle, la date d’émission n’a aucun impact sur son estimation. Une action émise en 1910 n’a pas plus de valeur qu’une action émise dans les années 30, à tirage ou état de conservation équivalents.
En revanche, les actions émises au XIXème siècle (en particulier avant 1890) sont généralement plus rares (car émises en plus faibles quantités, et moins bien conservées)
C’est le cas notamment des titres liés au Canal de Suez, qui gardent une valeur non négligeable malgré leur tirage élevé (Panama). Un bémol tout de même : la cote des emprunts russes dont l’émission date souvent d’avant 1900 est peu élevée pour 90% des titres, environ 1 euro pièce
Les actions émises fin XVIIIème siècle sont très rares. Que ce soit les obligations post-révolution, les assignats ou les emprunts, la valeur de ces documents tourne dans une fourchette entre 15 € et 100 € pièce et parfois plus pour les pièces très rares ( notamment les vieilles actions allemandes & Westfalia 1809, 1810, 1811 ou 1812 qui peuvent valoir très cher !